ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC,
41e Législature 1ere session
Le 2 juin 2016 : Adoption
Adoption du projet de loi n° 82,
loi proclamant le 19 septembre
Jour commémoratif des crimes contre l'humanité commis au Cambodge de 1975 à 1979
Le 2 juin 2016 : Adoption
Discours de Mme Kathleen Weil
Il y a 4 ans aujourd'hui, le 2 juin 2016, la Loi proclamant le Jour commémoratif des crimes contre l'humanité commis au Cambodge de 1975 à 1979 a été adopté à l'Assemblée Nationale - un projet de loi que je porte toujours dans mon coeur! Voici le discours que j'ai donné en chambre dans le cadre du débat sur l'adoption finale. <<Je me dois de souligner à quel point je me sens privilégiée de porter ce projet de loi. Je tiens d'emblée à saluer les membres de la communauté cambodgienne qui sont présents dans nos tribunes aujourd'hui et tout particulièrement Mme Nolsina Yim, du Centre Khemara, qui est à l'origine de ce projet de loi. Chers amis de la communauté cambodgienne, bienvenue à votre Assemblée nationale. (S'exprime dans une langue étrangère). Il y a 40 ans, le Cambodge a vécu une tragédie qui évoque encore des souvenirs douloureux chez les Québécoises et Québécois d'origine cambodgienne. Plusieurs survivants nous ont fait part qu'ils sont aujourd'hui prêts à en parler et surtout à honorer les victimes de ce massacre. De nombreuses personnes au Québec se souviennent de ce moment, où l'ampleur des crimes perpétrés par les Khmers rouges a été révélée à la communauté internationale. De 1975 à 1979, environ 1,7 million de personnes ont trouvé la mort, victimes d'un régime sanguinaire. On parle ici de 21 % de toute la population du Cambodge. Des milliers de personnes ont été contraintes à prendre la fuite. À la fin des années 70 et au début des années 80, des centaines de groupes parrains à l'échelle du Québec ont accueilli des personnes réfugiées cambodgiennes. Au total, 10 000 personnes se sont établies au Québec. Aujourd'hui, la communauté cambodgienne est forte de plus de 15 000 personnes dont l'intégration au Québec est pleinement réussie. Par l'adoption de cette loi, l'ensemble de la population québécoise enverra le signal à tous les Québécois d'origine cambodgienne que leur douleur est notre douleur, que leur passé est notre passé et qu'ils sont des Québécois à part entière avec qui nous tissons un futur commun. Dans un contexte international marqué par la crise humanitaire des personnes réfugiées, l'adoption de ce projet de loi nous offre l'occasion de nous rappeler l'importance de l'engagement humanitaire de notre société. Ces moments marquants nous rappellent aussi à quel point le Québec s'enrichit lorsqu'il offre la sécurité, la paix et un avenir à des personnes et des familles chassées de leur pays par la guerre et la violence. La longue tradition d'engagement humanitaire qui fait la renommée du Québec est cohérente avec nos valeurs de solidarité, d'ouverture et d'inclusion, et, si nous tendons ainsi la main à toutes ces personnes déracinées, c'est avec la conviction profonde qu'elles trouveront la force de rebâtir leur vie et de participer pleinement à la prospérité du Québec et à la vitalité de la langue française. C'est le cas des citoyennes et citoyens de filiation cambodgienne. Le Jour commémoratif des crimes contre l'humanité commis au Cambodge de 1975 à 1979, qui se tiendra le 19 septembre chaque année, sera aussi l'occasion de rappeler l'engagement du Québec en faveur des droits de la personne, de réaffirmer notre volonté à ce que ces droits soient toujours respectés chez nous et à en assurer la promotion à l'international. Je voudrais, en terminant, remercier le Centre Khemara de Montréal ainsi que sa présidente, Mme Nolsina Yim, dont l'engagement a été déterminant dans l'élaboration du projet de loi, et qui font connaître aux Québécoises et Québécois de toutes origines la richesse de la civilisation khmère. Chers collègues, je vous invite à voter en faveur de l'adoption du projet de loi n° 82, loi proclamant le 19 septembre Jour commémoratif des crimes contre l'humanité commis au Cambodge de 1975 à 1979, afin que le Québec joigne sa voix à la communauté internationale pour dénoncer de tels crimes et faire en sorte qu'ils soient fermement condamnés par tous. Merci.>> |